Des cauchemars récurrents chez l’enfant, signes de désordres psychologiques

Très fréquents chez les jeunes enfants, les cauchemars sont sans gravité… sauf quand ils deviennent récurrents. En effet, d’après une récente étude publiée dans la revue Sleep, les enfants qui font beaucoup de cauchemars entre 2,5 et 9 ans sont plus susceptibles de présenter des troubles psychotiques plus tard.

Le fait d'avoir fréquemment des cauchemars durant l'enfance serait prédictif de futurs troubles psy.

Tous les parents ont eu l’occasion d’aller réconforter leur enfant après un vilain

cauchemar… Rien de plus normal pour les enfants que d’expérimenter ces mauvais rêves, notamment à partir de 2/3 ans. Mais parfois, quand ces cauchemars deviennent la norme et se répètent régulièrement, cela peut devenir source d’inquiétude (et de fatigue) pour les parents. Et les résultats de l’étude menée par le Pr Wolke, de l’université de Warwick (Angleterre) ne sont pas rassurants.Cauchemars et troubles psychiques
Pour étudier le lien entre troubles du sommeil et troubles psychotiques chez l’enfant, les chercheurs ont suivi et interrogé quelque 6796 enfants durant 10 ans, entre 2,5 à 12 ans.
Les parents devaient noter tous les cauchemars et terreurs nocturnes de leur enfant, entre 2,5 et 9 ans. Les

terreurs nocturnes peuvent être très impressionnantes  et ne peuvent être confondues avec de simples cauchemars : membres qui s’agitent, cris de terreurs… et aucun souvenir au réveil !Puis, une fois qu’ils étaient âgés de 12 ans, ils étaient directement interrogés par les chercheurs à propos de leurs cauchemars et terreurs nocturnes. Il leur était également demandé s’ils étaient sujets au

somnambulisme ou à des épisodes de type psychotiques (fantasmes, hallucinations et la sensation que leurs pensées étaient contrôlées).Détecter plus tôt les troubles de type psychotiques
Au final, il s’avère que les enfants ayant eu fréquemment des cauchemars entre 2,5 et 9 ans avaient plus de risques de présenter des troubles  psychotiques à 12 ans : par exemple, ceux qui avaient connu une période de cauchemars récurrents avaient 16% de risques supplémentaires pa r rapport à ceux n’en ayant pas rapportée. Chez ceux qui avaient connu au moins 3 de ces périodes, le risque était augmenté de 56% !
De la même manière, les adolescents ayant des troubles du sommeil à 12 ans avaient eux aussi plus de risques de troubles psychotiques. Néanmoins, le fait d’avoir du mal à dormir ou d’être somnambule n’augmentaient pas les risques.  Malgré ces résultats quelque peu alarmants, le Pr Wolke explique ne pas vouloir “inquiéter les parents, sachant que 3 enfants sur 4 ont des cauchemars. Néanmoins,  prolongés sur une longue période, et/ou associés avec des terreurs nocturnes à l’adolescence, ils peuvent être un indicateur précoce de troubles plus sérieux à l’âge adulte“.Yamina SaïdjSource :

Childhood Parasomnias and Psychotic Experiences at Age 12 Years in a United Kingdom Birth Cohort, H.L. Fisher and al, Sleep, février 2014