Traitement anti-cancer : mieux informer des risques d'infertilité et des solutions pour y remédier

L’Institut national du cancer(INCa) et l’Agence de la biomédecine préconisent de rendre systématique l’information des patients sur les risques connus d’infertilité secondaires à certains traitements anticancéreux et publient à cet effet un rapport dressant un état des lieux des connaissances et des pratiques en France. Ils préconisent également de présenter les solutions disponibles pour préserver la fertilité.

Les médecins doivent mieux informer leurs patients des risques d'infertilité de certains traitements anticancéreux et des solutions pour y remédier.

Intitulé “Les conséquences des traitements des

cancers et la préservation de la fertilité“, ce rapport de 108 pages fait le constat que “l’information sur les risques d’infertilité ultérieure et les stratégies disponibles de préservation de la fertilité n’est pas systématiquement délivrée, compromettant l’accès pour tous à des soins équitables“. “La révélation de l’infertilité se fait encore trop souvent au moment où précisément [les patients] souhaitent concevoir“.Même si des progrès considérables ont été faits en matière de préservation de la fertilité (conservation des gamètes et, depuis peu, des tissus germinaux), les traitements anticancéreux en pédiatrie, associant

chimiothérapie,

radiothérapie et

chirurgie peuvent altérer la fonction de reproduction (en agissant sur la production et la qualité des gamètes, la sexualité, la fonction endocrine…), un problème qui peut ressurgir à distance lorsque le patient souhaite réaliser un projet parental.“Si le risque d’altération de la fertilité est assez bien pris en compte chez les

hommes atteints d’un cancer, notamment lorsque la prise en charge oncologique se fait dans une structure en relation avec un établissement spécifiquement autorisé pour la conservation des gamètes et tissus germinaux, il n’en est pas de même pour la femme, l’enfant et l’adolescent, fille ou garçon, et dans toutes les régions de France. Il existe en effet des disparités importantes de prise en charge, selon les équipes médicales et leur niveau d’information et/ou de formation, voire l’adhésion de ces équipes aux procédures existantes plus particulièrement en ce qui concerne la conservation des tissus germinaux“, peut-on lire dans le rapport.Manque de temps, défaut de connaissances, insuffisance de données sur la toxicité… Tout cela concourt à une mauvaise information des patients concernant les risques des traitements sur la fertilité mais aussi des solutions disponibles pour y remédier.Mieux informer les patients des risques d’infertilité et des solutionsL’INCa et l’Agence de la biomédecine plaident donc pour l’information systématique des patients sur les risques connus d’infertilité auxquels exposent certains traitements, ainsi que sur les possibilités désormais offertes aux malades pour contourner ce problème.Depuis la fin des années 90, outre la conservation des spermatozoïdes, “la conservation du tissu ovarien est proposée pour préserver la fertilité des jeunes patientes (23 centres la pratiquent). Plus récemment, la conservation du tissu testiculaire chez le patient masculin et celle des ovocytes chez la jeune femme pubère se mettent en place“.Les médecins doivent notamment être mieux formés de façon à délivrer une information complète lors de l’instauration d’un traitement contre le cancer ; ils doivent pouvoir recevoir de l’aide de psychologues et d’associations de patients lorsqu’ils sont confrontés à de très jeunes malades. La décision de mettre en œuvre les moyens médicaux pour préserver la fertilité devra être évaluée au regard de ses risques, et ceci de façon collégiale.Au total, au 31 décembre 2010, 40 000 patients disposaient de paillettes de spermatozoïdes congelés et 1 296 filles, adolescentes ou jeunes femmes disposaient de tissus ovariens conservés.En 2005, 5 831 nouveaux cas annuels étaient diagnostiqués chez l’homme âgé de moins de 40 ans, 4 661 chez la femme de moins de 35 ans et 1 972 chez les

adolescents et les jeunes adultes entre 15 et 24 ans. Chez l’enfant, le cancer est considéré comme une affection rare représentant moins de 1 % de l’ensemble des cancers, avec en France, environ 1 700 nouveaux cas entre 0 et 14 ans au cours de la période 2004-2008. Actuellement, 1 enfant sur 500 est atteint d’un cancer avant sa seizième année.Amélie PelletierSource : Conséquences des traitements des cancers et préservation de la fertilité, INCa et Agence de la biomédecine, 19 février 2013 (

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